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16 janvier 2025

Rechercher aujourd’hui les voies d’intégration des gaz décarbonés de demain

Pierre Chiquet

 

On peut affirmer sans risque de se tromper qu’une recherche partenariale qui tient ses promesses, c’est-à-dire qui apporte satisfaction à tous ses acteurs, se matérialise par une succession de projets de recherche. Il en va ainsi pour Teréga et l’UPPA, car l’une et l’autre dialoguent et travaillent ensemble depuis plus vingt ans. Un dialogue au sein duquel le Carnot a pris part notamment via le laboratoire commun SEnGA (Stockage des Énergies Gaz en Aquifère).

Aujourd’hui nous échangeons avec Pierre Chiquet(1) qui joue un rôle clef dans ce dispositif de recherche partenariale au long cours. Briviste, de formation scientifique, il choisit Pau et l’ENSGTI où il fait ses premières armes dans le domaine de « l’énergie ». Il poursuit ensuite son cursus et réalise une thèse au LFCR sur le stockage du CO2 en 2006. Il entre alors chez Total puis choisit Teréga au moment de la réorganisation de cette première ; afin de rester sur un domaine qui le passionne. Pour mémoire Teréga est l’un des deux gestionnaires du réseau de transport de gaz en France avec GRTgaz. Son réseau s’étend sur un large quart sud-ouest de la France. Teréga opère également deux stockages en nappe aquifère qui représentent 25% des capacités françaises de stockage de gaz.

[ISIFoR] Est-ce que la démarche de recherche- partenariale poursuivie par votre entreprise est ancienne ?

[Pierre Chiquet] Il y a plus de vingt ans d’échanges continus et sous différentes formes entre Teréga et l’UPPA. Cela existait avant même que je n’ar- rive. À partir de 1998 il y a eu une succession de travaux avec les projets GAZELLE et IMPALAS par exemple. Ces derniers visaient à évaluer le potentiel d’atténuation naturelle de composés hydrocarbures monoaromatiques dans les aquifères de stockage de gaz naturel. Depuis les échanges n’ont plus cessé et pris des formes diverses.

[ISIFoR] Comment peut se poursuivre cette collaboration après tellement d’années ?

[Pierre Chiquet] Le développement d’un tel partenariat sur le long terme s’est fait naturellement. Les avancées scientifiques ouvrent de nouvelles perspectives, les questionnements s’en trouvent renouvelés et les champs d’applications aussi. C’est un processus continu qui est très dynamique, dans le même temps les possibilités et les modalités de la coopération évoluent. Nous avons ainsi œuvré ensemble à la création d’un laboratoire commun (SEnGA) qui s’intéresse au stockage de gaz en réservoirs géologiques en 2021. C’est une démarche engageante car elle implique une importante mise en commun de moyens et ceci pour plusieurs années. Il faut bien se connaître pour monter un tel projet, être en confiance. Les nouvelles thématiques de recherche peuvent, quant à elles, être illustrées par le projet IMPULSE 2025 qui vise à optimiser la performance globale des systèmes énergétiques actuels et leurs impacts environnementaux. Là on avance sur des questions qui n’avaient jusqu’à présent pas beaucoup été traitées. Ces deux exemples illustrent des formes de recherche partenariale que nous mettons en place et montrent que la relation Teréga-UPPA est très vivante.

[ISIFoR] Qu’apporte la recherche-partenariale selon vous ?

[Pierre Chiquet] La recherche-partenariale est particulièrement intéressante si elle est adaptée à la structure de l’entreprise. C’est le cas avec Teréga ; nous avons un département R&I mais pas de laboratoire de recherche en interne. Pour pouvoir nous projeter à moyen terme et long terme nous devons changer et innover et pour cela nous avons besoin de la Recherche. Il nous faut tracer des voies d’exploration et d’évolution qui soient conformes à la roadmap de l’entreprise et réalistes en fonction de la science. C’est un équilibre délicat, un exercice subtil, mais qui, lorsqu’il fonctionne, donne un avantage stratégique. Le but ultime c’est anticiper. C’est ce que nous avons fait hier, et aujourd’hui nous sommes en phase avec l’évolution énergétique de la société, préparés pour demain.

Signature de l’accord de coopération par Laurent Bordes (président de l’UPPA) et Dominique Mockly (Président-directeur général de Teréga) le 24 octobre 2023 (photo © Bénédicte Lamothe)

[ISIFoR] Et demain ?

[Pierre Chiquet] Demain est déjà tracé dans les grandes lignes. En octobre 2023 Teréga et l’UPPA ont en effet signé un accord renouvelant leur partenariat pour travailler à la décarbonation du territoire des Pays de l’Adour. C’est une base de travail commun, l’engagement d’être dans un dialogue constant. Voilà qui devrait favoriser cette démarche partenariale dont nous parlons pour les années à venir. Je ne suis pas inquiet, nous avons beaucoup de pistes à explorer et les chercheurs de l’UPPA sont particulièrement ouverts à nos métiers, nous sommes donc en phase, pour faire avancer Teréga et la recherche.

 

  • 1- Responsable du service Géosciences de Teréga