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3 avril 2024

[Projet inter-Carnot] MOPYFLUID : modélisation de la pyrolyse de biomasse

Lorsque des chercheurs de plusieurs instituts Carnot se rassemblent pour monter un projet de recherche on appelle cela un inter-Carnot. Cela permet d’élargir les expertises scientifiques et de débloquer des financements plus importants.

Alors que l’appel à projet ISIFoR 2024 débute tout juste voici, dans l’article qui suit, un exemple d’inter-Carnot ressourcé par le Carnot M.I.N.E.S. et le Carnot ISIFoR en 2023.

L’histoire de MOPYFLUID est celle de « retrouvailles » scientifiques. Les deux chercheurs impliqués dans ce projet : Frédéric Marias* et Marion Carrier** se connaissent en effet de longue date ; le premier ayant co-encadré le travail de post-doctorat de la seconde à l’ICMCB en 2008***. Chacun ayant poursuivi son chemin de recherche depuis cette date : Marion travaillant le sujet pyrolyse sous plusieurs angles et à travers diverses expériences internationales, Frédéric associant son travail d’enseignant à celui de chercheur centré sur les questions de pyrolyse et de gazéification.

Aujourd’hui ils se retrouvent autour d’un projet ressourcé par un inter-Carnot proposé par Marion : MOPYFLUID. Il s’agit de travailler sur la pyrolyse rapide de biomasse lignocellulosique en lit fluidisé. L’objectif ultime étant, à l’issue de ce processus, de « récupérer » des éléments constitutifs de bio-huile ou de molécules chimiques utiles à d’autres usages. Pour être plus précis le projet qui rassemble le Carnot M.I.N.E.S et le Carnot ISIFoR envisage de créer un modèle mathématique représentant les phénomènes internes aux réacteurs à l’échelle de la particule.

 

Frédéric Marias // Marion Carrier // Pyrolyse // inter-Carnot // LaTEP // UPPA // CNRS // Mines Albi

Marion Carrier

[ISIFoR] Comment avez-vous envisagé le montage de votre projet en inter-Carnot ?

[Marion Carrier] J’arrivais à la fin de mon projet PRYOKINE dans le cadre du programme MOPGA. Parallèlement à cela, m’étant formée ces dernières années à la modélisation des cinétiques globales, j’avais d’ores et déjà construit l’axe de travail de MOPYFLUID. Ce dont j’avais besoin pour le mener à bien c’était un financement et c’est à ce moment-là que j’ai discuté avec ma direction et Mme Laboudigue**** qui m’ont orientée vers un inter-Carnot.

[ISIFoR] Comment s’est déroulé de manière pratique le montage de votre dossier ?

Frédéric Marias // Marion Carrier // Pyrolyse // inter-Carnot // LaTEP // UPPA // CNRS // Mines Albi

Illustration de la vision d’emboîtement des modèles existants [1,2] du projet Mopyfluid [1] Pecha et al., Energy Fuels 32 (2018) 10683; [2] Xiong et al., JAAP 117 (2016) 176

[Marion Carrier] J’ai trouvé que le dispositif inter-Carnot était bien adapté à mon projet, il me permettait de financer la totalité d’un post-doc sur 18 mois dans une collaboration avec un autre scientifique connaissant bien le domaine de recherche. J’ai donc rédigé une proposition de collaboration à l’issue de laquelle je devais trouver un partenaire dans un autre Carnot. J’avoue que je ne savais pas d’emblée à quel chercheur faire appel n’ayant pas une vue précise des équipes constituant les labos Carnot. J’ai été à nouveau aidée et guidée vers un Carnot qui pouvait répondre à mon besoin et c’était le Carnot ISIFoR. En regardant dans les labos d’ISIFoR j’ai constaté que Frédéric Marias en faisait partie et je me suis dit « génial voilà la bonne personne pour monter ce projet ».

Une fois que j’ai eu la confirmation que cela intéressait Frédéric, chacun a pu avancer sur ses dossiers à soumettre pour construire la proposition de projet. De mon côté il y avait bien sûr un comité scientifique qui a évalué le projet puis, ensuite, des allers et retours sur la partie budgétaire. En ce qui concerne ISIFoR un dossier où la science était évaluée devait aussi être soumis.

Frédéric Marias // Marion Carrier // Pyrolyse // inter-Carnot // LaTEP // UPPA // CNRS // Mines Albi

Frédéric Marias

[ISIFoR] Quels seraient les points forts d’un dispositif inter-Carnot selon vous ?

[Frédéric Marias] À mon sens il y a plusieurs avantages. Il y a d’une part la collaboration académique sur des sujets complémentaires cela permet de développer des compétences utiles à chacun des chercheurs et à sa structure. C’est aussi, et peut-être en premier lieu, arriver à faire avancer la recherche par le financement total d’un projet d’étude. Il y a enfin l’accompagnement apporté par les structures Carnot dans le montage du projet de son suivi.

 

 

* Professeur des Universités, affecté à l’École Nationale Supérieure en Génie des Technologies Industrielles et au Laboratoire de Thermique, Énergétique et Procédés de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.

** Chargée de recherche au CNRS affiliée au Centre de recherche d’Albi en génie des procédés, des solides divisés, de l’énergie et de l’environnement (Rapsodee, CNRS/IMT Mines Albi).

*** Travail dont le sujet s’intitulait : Conversion de fougère issue de la phytoremédiation en eau sub- et supercritique. https://doi.org/10.1016/j.biombioe.2010.11.007

**** Directrice opérationnelle du Carnot M.I.N.E.S., adjointe au directeur de la recherche de Mines Paris – PSL.