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6 juillet 2023

Créer un matériau local de substitution au plastique : l’ambition du projet BENEFICCE

IPREM - Pyrolyse -bioplastiques – enzymes – acides gras – UPPA – Institut Carnot ISIFoR – bio-fioul

Les porteurs du projet : Robert Duran, Lorena Falco et Cristiana Cravo-Laureau

Les problèmes engendrés par une production plastique, au développement exponentiel, dont une partie pollue l’environnement pour des siècles n’est plus à démontrer. Ce défi majeur est à l’origine du projet BENEFICCE (ressourcé par le Carnot ISIFoR en 2020 et ayant bénéficié de la Bourse Marie Curie*). Porté par Robert Duran**, Maria Lorena Falco*** et Cristiana Cravo-Laureau**** de l’IPREM (au sein de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour) il s’est ancré localement dès son origine. Il vise à créer des objets du quotidien en bioplastiques et des composants utiles à des nombreux usages de notre vie quotidienne.

Maria Lorena Falco (l’une des porteuses du projet) nous explique comment elle en est venue à travailler sur ce sujet

J’ai depuis longtemps le problème de la pollution plastique en tête et l’idée de chercher des solutions pour y remédier est un puissant moteur de mon travail. Des polymères en bioplastiques existaient quand j’ai commencé à m’intéresser à cette question, mais ils étaient trop chers à produire. Pour parvenir à une solution qui soit acceptable financièrement, les circuits courts pouvaient être une bonne piste.

Lors de mes études, j’ai travaillé sur la pyrolyse de la biomasse de riz à lUniversité d’Aston (Grande-Bretagne). Cette pyrolyse devait conduire à trouver des alternatives aux combustibles fossiles, mais elle s’est finalement avérée trop visqueuse pour être utilisable. Arrivant à l’UPPA j’ai poursuivi mes travaux sur la pyrolyse avec toujours ce même objectif en tête et cela a abouti à BENEFICCE.

Le principe du projet

IPREM - Pyrolyse -bioplastiques – enzymes – acides gras – UPPA – Institut Carnot ISIFoR – bio-fioul

Schéma du projet BENEFICCE

L’idée de base de BENEFICCE était de créer des produits dérivés de la biomasse résiduelle et de la fermentation de bio-fioul pour diminuer le recours au plastique ou aux composés chimiques issus du pétrole. Pour cela, l’usage de technologies vertes (bio-raffinerie à empreinte CO2 basse) et de ressources locales (les résidus de cultures de maïs non exploités) permettait d’envisager la production de bioplastiques, de lipides, d’enzymes. La situation géographique du laboratoire (l’IPREM se trouve à Pau dans le sud-ouest de la France) lui permettait ainsi de construire cette démarche avec des résidus agricoles disponibles à quelques kilomètres seulement et de « trouver » des microorganismes (provenant d’environnements riches en hydrocarbures) grâce à des prélèvements réalisés dans l’océan tout proche. Sur le papier la boucle était bouclée, mais à quoi conduisait exactement ce processus ?

Le projet BENEFICCE ? pour faire quoi ?

Créés localement grâce à cette « boucle » voici les produits que l’on peut obtenir :

  • Des bioplastiques : emballages alimentaires, applications médicales, produits pour l’agriculture…
  • à partir des acides gras générés : biodiesel, éléments oléochimiques,
  • grâce aux enzymes produits : dépolymérisation de la lignine, bioraffinerie.

Esquissé en quelques lignes, ce projet, qui se poursuit depuis 2020, à bien entendu demandé un travail acharné, posé des questions pour lever des verrous tout au long de son cheminement. Il est à présent mature pour passer à une nouvelle phase pré-industrielle et démontrer ainsi son évident intérêt.

Contact – Maria Lorena Falco

* Programme EU-H2020, GA n°892764

** Professeur à l’IPREM (UPPA)

*** Chercheuse post doctorale

**** Maître de Conférence à l’IPREM (UPPA)