DMEX : un hôtel à projets au cœur de l’UPPA

Unité d’appui à la recherche, DMEX (Développement de Méthodologies EXpérimentales) est un centre d’Imagerie à rayons X qui accompagne des partenaires académiques et privés dans leur RI&D. Grâce à une offre sans cesse grandissante il a connu une croissance rapide depuis 2011. À l’origine centré sur les besoins d’un laboratoire universitaire palois, le LFCR (Laboratoire des Fluides Complexes et leurs Réservoirs) sur la thématique du sous-sol, DMEX est en 2023 actif sur l’ensemble du territoire national. Un élargissement de ses activités et de son champ d’action permis par une ambitieuse politique d’achats qui a doté cette UAR (Unité d’Appui à la Recherche) d’un ensemble de tomographes unique en Europe. Nous faisons aujourd’hui le point sur ; l’histoire, l’actualité et la stratégie de cet hôtel à projets.

Intérieur du microscope à rayons X : Zeiss Xradia Versa 510. Le système de lentilles permet d’atteindre des résolutions élevées.

Un centre d’imagerie unique, qui rayonne loin

Labellisé UMS (Unité Mixte de Service) en 2011, DMEX était originellement tourné vers les géosciences avec une expertise sur les écoulements diphasiques et monophasiques. Il a beaucoup grandi tant en matériel qu’en personnel et il propose une offre de services large qui a évoluée  en accompagnant la recherche. Il a à présent intégré la transition énergétique dans ses axes de travail (décarbonation, stockage électrochimique, biogaz et sciences des matériaux pour ne citer que quelques domaines). Il s’appuie sur 3 tomographes et 2 ingénieurs spécialisés : Pascale Sénéchal sur les géosciences et Stéphane Faucher sur l’environnemental. Une conjonction humain/machine qui rend le centre unique et l’on vient parfois de très loin (de Finlande par exemple) pour travailler avec ses services. Le Centre est également inséré dans deux réseaux de centres d’imagerie : IMAGINE² en France et EXCITE en Europe. Ces réseaux enrichissent le spectre de réponses que nous pouvons apporter aux chercheurs précise Peter Moonen (directeur de DMEX), il ajoute nous ne sommes pas en compétition entre centres mais plutôt dans une forme de collaboration, une recherche de complémentarité qui s’avère fructueuse pour tout le monde.

Un centre où coexistent plusieurs manières de travailler

Grâce au parc instrumental installé, il est possible d’analyser des échantillons de grandes et de petites tailles, de caractériser leur morphologie ou leur composition. En s’appuyant sur ces possibilités on vient chez DMEX dans le cadre de partenariats, de prestations de services ou pour une mise à disposition de matériel. Ce cadre posé, le partenariat est sans doute ce que l’on préfère (Peter Moonen). DMEX n’est pas dans une dynamique de croissance obligatoire, il veut être proche des chercheurs, de leurs questionnements, c’est le périmètre qui doit croître pas l’échelle. Le matériel reste bien sûr important ; il y a un tomographe spectral tout à fait unique (seulement 2 exemplaires en Europe), bientôt un nouvel appareil qui permet d’analyser des échantillons non consolidés pouvant être instrumentés sera également livré. La politique d’achat repose sur la recherche, dans le contexte français voire européen, de « trous dans la raquette », afin de trouver le matériel qui n’est nulle part ailleurs, cela guide la stratégie de DMEX. Fort de ces positionnements, un nouvel angle de travail s’ouvre aujourd’hui au sein du centre, celui de l’environnement (la pollution, la biodiversité, la santé).

D’UMS à UAR – le Service laisse place à l’Appui

Originellement doté d’un statut d’UMS (Unité Mixte de Service)  DMEX est devenu en 2021 une UAR (Unité d’Appui à la Recherche). Ce changement a accompagné la croissance et la vie du centre, qui rapidement n’a plus été uniquement une structure de services et s’orientait de plus en plus vers le partenariat en nouant un dialogue et des échanges fructueux avec la recherche. L’UMS DMEX a alors cherché un statut plus conforme à ses activités et celui d’UAR, qui venait de naître, collait parfaitement à la réalité. Ainsi en 2021 le centre changeait de statut et obtenait le label d’UAR.

Les échantillons peuvent aller du millimètre (comme ici) jusqu’à décimètre.

Le membre d’un labo devenu maillon de l’UPPA

A sa naissance DMEX faisait partie d’un laboratoire centré sur les géosciences : le LFCR. En 2023 il propose des prestations et participe à des collaborations qui peuvent intéresser beaucoup de laboratoires de l’UPPA et même au-delà. La « sortie » du giron du LFCR s’est faite dans un premier temps en direction de l’IPRA (Institut Pluridisciplinaire de Recherche Appliquée, FR CNRS-UPPA 2952) et à présent le centre travaille en interaction directe avec UPPA Tech. C’est donc avec toute l’université que travaille DMEX ce qui est, selon Peter Moonen, la bonne échelle.

L’idée de ces élargissements successifs était de proposer une offre de ressources matérielle et humaine étoffée pour travailler sur des travaux de recherche qui peuvent être d’une grande diversité. Dans le même temps, des intervenants extérieurs à l’UPPA viennent utiliser le parc instrumental DMEX pour leurs travaux. Une ouverture qui va vers l’optimisation des instruments de mesure et de leur financement dans le cadre d’une politique d’achat planifiée.

DMEX et ISIFoR ?

Extérieur du Tescan UniTOM XL Spectral. Premier système commercial dédié à l’analyse morphologique et compositionnelle.

C’est un beau mariage ! DMEX a rejoint ISIFoR et Extra&Co (dispositif rassemblant plusieurs instituts Carnot pour accompagner les projets des entreprises de la filière extractive) dès 2016. L’idée était de s’associer à la communauté d’ISIFoR et ainsi d’élargir le spectre de collaborations possibles. Cette relation, DMEX-ISIFoR, a conduit le centre sur la voie de la certification ISO9001 et à asseoir sa place au sein de l’IPRA et de l’UPPA. La première cellule d’écoulement a été financé par ISIFoR, qui a également soutenu la démarche de caractérisation multi-échelle et multi-modale de DMEX (la première thématique a conduit à une collaboration avec TotalEnergies, la seconde avec Tescan). Pour résumer : nous avons une relation qui se déploie dans le temps ce qui nous apporte un soutien dans notre démarche d’ouverture et appuie notre politique d’équipement.

La vie de DMEX, encore toute jeune, a été riche d’évolutions et aboutit à sa forme actuelle : un outil au service de l’écosystème UPPA. Ouvert sur les structures privées et en prise avec le monde tel qu’il évolue via ses partenariats nationaux et internationaux (EXCITE, IMAGINE²) DMEX est sans doute avant tout un outil ouvert sur des projets qui sont encore à définir.

Note : les passages en italique sont des citations de Peter Moonen (professeur à l’Université de Pau, directeur de DMEX et de l’IPRA).