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Depuis son entrée dans le Carnot en 2016, DMEX a en effet travaillé, directement comme porteur ou comme intervenant sur 11 projets financés par ISIFoR. C’est l’illustration d’une belle rencontre ; cohérente, sur des terrains partagés. À l’origine uniquement concentré sur les géosciences DMEX a à présent ajouté bien des aspects de la transition énergétique dans le scope de ses activités (pollution, biodiversité et santé notamment). Dans le même temps ISIFoR a, lui aussi, vu sa feuille de route évoluer afin de « monter en surface » et appuyer également les thématiques géoressources de la transition.

Pour résumer DMEX a grandi, passant d’une UMS (Unité Mixte de Service) à une UAR (Unité d’Appui à la Recherche), élargissant ses compétences pour travailler avec des laboratoires à l’échelle de la France et plus loin encore. Comment le Carnot a pu s’associer à ce processus ? C’est ce que nous allons découvrir.

[ISIFoR] Est-ce que le dispositif Carnot permet d’aller au-delà du cercle habituel des personnes et des structures avec lesquelles vous travaillez au quotidien ?

[Peter Moonen] Même si beaucoup de projets se montent entre des personnes qui se connaissent déjà, ISIFoR joue effectivement un rôle facilitateur.

Trois exemples :

◆ ISIFoR (co-)organise les Café Carnot depuis 2023. Suite à mon intervention dans ce cadre, j’ai été contacté par une personne du LaTEP. Nous avons discuté à plusieurs reprises et depuis le mois de mars nous accueillons une stagiaire sur une thématique commune : les phénomènes d’adsorption dans les biochars,

◆ ISIFoR aide à la diffusion des offres d’emploi. L’une des offres (post-doctorat financé par ISIFoR) a été vue par un chercheur dans le Michigan qui l’a transmise à sa postdoctorante travaillant dans le domaine et en recherche d’emploi. Cela peut être le point de départ d’un lien fort avec l’université du Michigan.

◆ ISIFoR soutient des projets inter-Carnot. Ils permettent de réunir un cercle de chercheurs plus vaste et de tisser des nouveaux liens. Pour DMEX, c’est le cas avec certaines personnes de l’IFPEN.

[ISIFoR] En quoi faire partie d’ISIFoR peut-il faciliter le montage de projets scientifiques ?

[Peter Moonen] Faire partie d’ISIFoR est une preuve que notre unité s’engage dans la recherche partenariale avec les entreprises Cela permet d’être plus crédible si on discute avec un partenaire socio-économique. Ils savent que nous nous engageons professionnellement sur les délais, sur les livrables… autant de points qui créent un cadre solide et rassurant, c’est un élément de plus pour convaincre les partenaires de travailler avec nous.

[ISIFoR] Dans le contexte naturel de la vie d’un centre comme DMEX, qui suppose changements et nouveaux positionnements, comment le Carnot a pu vous accompagner ?

[Peter Moonen] ISIFoR, via le dispositif Extra&Co², a soutenu la démarche qualité de l’unité. Cela a permis de nous organiser ; définir des objectifs quantifiables, identifier des actions, suivre l’évolution des indicateurs et réajuster nos objectifs en continu. Cette démarche était indispensable à la trajectoire de croissance que l’on souhaitait pour DMEX.

Par le soutien de projets de recherche, ISIFoR nous a permis de développer de nouvelles compétences qui servent à travailler notre positionnement matériel et scientifique à moyen et à long terme. On pourra remarquer dans ce processus les points suivants :

◆ imagerie in-situ : DMEX a acquis cette compétence avec le projet ISIFoR PRESS-RX. Il marque aussi la première collaboration avec le LMAP³. Depuis, cette activité est devenue une compétence-phare de l’unité qui a su intéresser des grands groupes dans le domaine de l’extraction des ressources stratégiques et du stockage de CO2.

◆ imagerie multi-échelle : DMEX a participé au projet EndoMa et a porté le projet MicrotoXMEB. Ils visaient à comprendre l’anisotropie des roches Né en 2011, le Centre d’imagerie DMEX (Développement de Méthodologies EXpérimentales) a noué un dialogue fructueux et continu avec le Carnot ISIFoR.   à différentes échelles en s’appuyant sur différentes techniques. À la suite de ceux-ci, une thèse e2s⁴ a été obtenue et a déclenché un projet avec TotalEnergies (caractérisation des électrodes de batteries)

◆ imagerie multi-modale : le projet BioTom explorait différentes façons de visualiser des bio- films se développant dans des réservoirs de stockage de (bio-)gaz. Des essais ont été effectués avec tomographie conventionnelle, tomographie à contraste de phase, neutronographie, etc. Les résultats se sont révélés utiles pour de nombreuses collaborations de recherche (RINGS / RINGS-2 / ORHYON) qui impliquent des partenaires socio-économiques comme Storengy ou Teréga. Ces travaux vont prendre encore plus d’ampleur avec notre scanner spectral (dédié aux matériaux inorganiques) et l’achat envisagé d’un interféromètre Talbot (dédié aux matériaux organiques).

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  Illustrations d’échantillons analysés par micro tomographie : de gauche à droite une batterie lithium-ion, une roche subissant une injection de CO2 et un clathrate utilisé dans le captage de CO2

  1 Professeur à l’UPPA et Directeur de DMEX

• 2 Extra&Co était un dispositif public d’accompagnement des TPE, PME et ETI (françaises) de la filière économique “Industries Extractives & Première Transformation” dans leurs projets de R&D-Innovation, il a été actif de 2016 à 2021.
• 3 Laboratoire de Mathématiques et de leurs Applications de Pau (UMR-CNRS 5142), membre d’ISIFoR.
• 4 e2s UPPA est un projet visant à associer autour des membres du consortium (UPPA, INRIA, INRA) l’ensemble des acteurs du territoire impliqués dans l’enseignement supérieur et la recherche, au service de deux ambitions : l’excellence académique et le développement socio-économique et culturel.

23 janvier 2025