[ISIFoR] Quel est ton premier souvenir scientifique ?
Jambo Vermelho © Wikimedia – Ser Amantino di Nicolao
[Mateus De Souza Buriti] Le premier souvenir scientifique qui me vient à l’esprit remonte à mes années de primaire, au Colégio Marista de Natal, alors que j’avais 9 ans. Nous avons eu un cours pratique de sciences où nous devions disséquer un poulet pour mieux comprendre les organes des animaux. Mais, la première fois où j’ai utilisé la science pour créer de la connaissance scientifique c’était lors de ma première année d’université, à l’âge de 18 ans. J’ai participé à une recherche dans le cadre d’une thèse de doctorat, son objectif : produire une poudre contenant des particules antioxydantes (anthocyanines) microencapsulées à partir du séchage des pommes d’eau jambo vermelho, un fruit brésilien, par Spray-Dryer. Cette démarche visait à augmenter la stabilité de ces molécules afin qu’elles puissent être utilisées dans l’industrie alimentaire
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Défis techniques associés aux mécanismes de transport d’hydrogène dans un aquifère*
[ISIFoR] Tu viens de soutenir ta thèse en décembre dernier et tu as entrepris un post-doc (toujours au LaTEP). Sur quoi travailles-tu à présent ?
[Mateus De Souza Buriti] Actuellement en post-doctorat au LaTEP, je travaille au sein de la Chaire HYDR sur le thème suivant : Impact du stockage d’hydrogène (pur ou mixte) sur les aquifères profonds, sous la direction de Salaheddine Chabab. Nous sommes à une période importante de notre histoire, où la lutte contre le réchauffement climatique exige une transition énergétique vers des sources moins émettrices de gaz à effet de serre. Bien que l’énergie éolienne et solaire soit propre, elles souffrent d’un important problème, leur intermittence. Transformer cette énergie en hydrogène vert (approche Power-to-gas) est une réponse possible, mais il est également essentiel de développer de grands systèmes de stockage, tels que des aquifères profonds. Ainsi, l’objectif de cette recherche est d’utiliser le génie des procédés pour fournir des données thermodynamiques et de transfert concernant la mobilité de l’hydrogène et des mélanges de gaz dans des systèmes de stockage.
Arbre Carnaúba « Copernicia prunifera » – © Wikimedia – Reynaldo
[ISIFoR] Quel est ton parcours ?
[Mateus De Souza Buriti] J’ai commencé mes études en Génie Chimique en 2013 à l’Universidade Federal do Rio Grande do Norte (UFRN). J’ai été sélectionné en 2015 pour participer au programme de double diplôme entre la France et le Brésil, appelé CAPES/Brafitec, dans le cadre du Master en Génie des Procédés avec un parcours Environnement à l’École Nationale Supérieure en Génie des Technologies Industrielles (ENSGTI – UPPA). Après l’obtention des mes deux diplômes en 2018, j’ai été sélectionné pour faire un master scientifique en Génie Chimique à l’Universidade de São Paulo (USP). En 2020, j’ai soutenu mon mémoire de maîtrise intitulé « Extraction de biomolécules de la carnaúba (Copernicia prunifera) en utilisant du CO2 supercritique ». À la fin de cette même année, je suis revenu en France pour entamer mon doctorat au Laboratoire de Thermique, Energétique et Procédés (LaTEP). Et en 2023, j’ai soutenu ma thèse intitulée : Étude cinétique des réactions de précipitation et dissolution de la K-jarosite [KFe3(SO4)2(OH)6].
[ISIFoR] Quelle avancée/découverte scientifique te fait rêver ?
[Mateus De Souza Buriti] Au niveau personnel, les avancés scientifiques qui me font rêver sont liées à l’application des connaissances en génie des procédés/chimique. Et ceci en particulier concernant la thermodynamique et l’ingénierie des réactions, pour le développement de technologies et de nouveaux procédés qui permettront la mise en place de solutions pour la transition énergétique. Contribuer à faire progresser la science grâce à mon travail et mes compétences serait pour moi une grande source de satisfaction. Cependant, au-delà de mon domaine scientifique, les découvertes scientifiques que j’admire le plus sont les progrès dans les traitements des maladies comme les cancers ou le VIH.
Contact – Mateus De Souza Buriti
* ex. S. M. Jafari Raad, Y. Leonenko et H. Hassanzadeh, « Hydrogen storage in saline aquifers: Opportunities and challenges », Renew. Sustain. Energy Rev., vol. 168, 112846, 2022, doi: 10.1016/j.rser.2022.112846.