La « chaire de géologie structurale et géologie d’exploration » (initiée par Jean-Paul Callot1 et Jean-Claude Ringenbach2) a été active de 2011 à 2021. Tout au long de sa vie, le Carnot ISIFoR l’a aidée et accompagnée : de sa création à ses nombreux développements.
En 2011 cette chaire fait ses premiers pas, tournée dans un premier temps sur la tectonique salifère, puis rapidement elle grandit, augmentant son champ d’action, pour explorer de nouveaux terrains de recherche. Tout juste créé cette même année, l’institut Carnot ISIFoR s’est avéré être un compagnon de route de la jeune chaire dès le montage de ce partenariat industriel avec la DRV3 de l’UPPA. Nous revenons sur ce moment particulier avec : Jean-Paul Callot, Virginie Buil4 et Virginie Caturla5.
[ISIFoR] Vu côté recherche, en quoi le travail d’ISIFoR a été important lors de la création de la chaire géologie, puis tout au long de son existence ?
[Jean-Paul Callot] Le premier avantage qu’offre ISIFoR est sa compréhension du monde industriel qui est aussi aigu que celle du monde académique. La construction, le montage et la mise en route des collaborations se fait de manière naturelle et efficace, ce qui est éminemment appréciable. Qui plus est l’existence d’interlocuteurs de formation scientifique, à la position stable dans le temps, sont autant d’éléments rassurants et qui permettent de se projeter à chaque instant lors du développement de nouveaux projets. Par ailleurs, l’existence d’une structure permet- tant le financement de projets innovants est un plus qui permet d’envisager, en complémentarité des projets collaboratifs avec nos partenaires, de proposer de financer des sujets plus borderline ou novateurs, qui peuvent ne pas trouver dès le début du soutien auprès des partenaires.
[ISIFoR] Vous étiez en charge du montage de ce partenariat industriel hors norme. Comment s’est passée la mise en place de la chaire géologie côté ISIFoR et UPPA (DRV) ?
[Virginie Buil & Virginie Caturla] Nous étions toutes les deux dans de nouveaux postes (depuis quelques mois pour l’une et l’autre) et la chaire est arrivée. On prenait notre rôle sur le montage, situation qui nous a conduit à faire un certain nombre de choix pour se structurer : fonctionnement (nécessité d’une parfaite coordination) et choix sur les outils à mettre en place. Cela nous a demandé de la réflexion car ces derniers n’existaient pas encore et la chaire était appelée à vivre plusieurs années. Pour ne pas refaire sans cesse les mêmes choses il fallait construire des outils pérennes. Ce rapprochement entre valorisation (DRV) et le Carnot a été bénéfique pour tout le monde. Concrètement, nous avions en ligne de mire une chose principale : décharger le chercheur pour qu’il se consacre au maximum à la science. Pour cela il a fallu dans un premier temps travailler le contrat-cadre de la chaire où l’on trouve, les parties prenantes et les données d’entrée comme le projet scientifique et les éléments financiers (avec les fiches de coût notamment). Cela donnait une structure et c’est cette structure qui a accompagné la chaire pour toute sa durée.
[ISIFoR] Une fois cet important travail initial réalisé quel a été le rôle d’ISIFoR tout au long des dix années d’existence de la chaire géologie ?
[Virginie Buil & Virginie Caturla] Tout était posé comme on vient de l’exposer, mais il restait à accompagner la chaire. Il y a un quotidien, ancré dans le suivi des actions et du travail, ceci n’est cependant qu’une partie de ce que nous avons fait. Il y avait des requêtes qui pouvaient « sortir du chapeau » en fonction des besoins ; missions sur le terrain, nouveau doctorant ou post-doc… pour chacune de ces situations il y avait des accords spécifiques prêts à être utilisés et surtout prénégociés avec le partenaire. Le chercheur n’avait plus qu’à venir avec les données d’entrée (dates, coûts, projet scientifique, recrutement…) et tout allait très vite. Cela fonctionnait comme cela en « interne ». En ce qui concerne le partenaire (avec son service contrats) il y avait un point annuel pour faire le bilan du réalisé et de ce qui était prévu.
[ISIFoR] Quels ont été les enseignements d’une telle expérience ?
[Virginie Buil & Virginie Caturla] Ils sont nombreux. En premier lieu la solidité et la permanence du binôme que nous étions devenu a permis un travail sans soubresauts et agile. Par ailleurs, la confiance manifestée dès le départ par Jean-Paul Callot et Jean-Claude Ringenbach de Total vis-à-vis de notre « équipe » a également été l’un des garant de la réussite de cette chaire : chacune était dans son rôle et cela se sentait. Un tel travail est également utile car il a permis à l’UPPA d’inspirer d’autres projets importants com- me les chaires e2s par exemple. Côté ISIFoR, le Carnot était tout jeune à l’époque, cela a été une formidable vitrine de ce que faisait l’un de nos laboratoires, cela a été mis en avant lors de présentations au réseau des Carnot, enfin c’était une manière d’être visible chez le partenaire qui nous identifiait et nous reconnaissait.
- 1 Professeur des universités à l’UPPA, directeur du LFCR (UMR 5150), porteur de la chaire
- 2 Expert en géologie structurale chez Total
- 3 Direction de la Recherche et de la Valorisation
- 4 Directrice du service des grands projets, elle a occupé le poste de directrice opérationnelle du Carnot ISIFoR de 2011 à 2023
- 5 Directrice opérationnelle du Carnot ISIFoR depuis 2023, elle était lors du montage de la chaire Chargée des contrats R&D à la DRV