
Gabriel Pasquet
Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Gabriel Pasquet, géologue, qui travaille sur l’hydrogène naturel, un sujet particulièrement actif au sein de la recherche depuis quelques années. Son riche parcours de chercheur l’a conduit de Montpellier aux Émirats Arabes Unis en passant par Pau et un bateau de recherche scientifique qui naviguait entre l’Islande et le Groenland.
Six points pour comprendre, un peu, qui est Gabriel et comment la recherche de cailloux dans les champs de Nouvelle-Aquitaine l’a conduit jusqu’à Austin, Texas.
Jusqu’où la science peut mener
Gabriel Pasquet vient tout juste de poser ses valises au Texas, où il entame un nouveau post-doctorat au Bureau of Economic Geology. Sa mission ? Explorer et comprendre le potentiel en hydrogène naturel et en hélium dans le sous-sol texan. Une nouvelle aventure de l’autre côté de l’Atlantique, dans un contexte de recherche en pleine effervescence.
Spécialité scientifique
Géologue de formation, Gabriel s’est progressivement spécialisé dans les interactions fluide-roche, les processus hydrothermaux (serpentinisation) et les conditions de formation de l’hydrogène naturel. Son approche est à la fois pétrographique, minéralogique et géochimique, tourné vers l’exploration.
Pourquoi l’hydrogène naturel ? Quels en sont les enjeux actuels ?

Mesure de la présence d’hydrogène en Éthiopie
L’hydrogène naturel est un domaine encore jeune, mais qui passionne de plus en plus la communauté scientifique car elle ouvre de nouvelles perspectives. Gabriel travaille notamment sur l’une des grandes questions liées à cet hydrogène : comment peut-il être produit à basse température, dans des contextes géologiques, comme certaines ophiolites ? La question de la serpentinisation à faible température est au cœur de ses recherches, ainsi que la formation d’H2 naturel dans les stades d’accrétions de la lithosphère océanique en contexte volcanique.
Et les enjeux sont nombreux, ils impliquent beaucoup de chercheurs : comprendre les mécanismes de production, identifier des réservoirs potentiels, évaluer les couvertures géologiques, et croiser les regards de la géophysique, de la microbiologie, de la chimie et de l’hydrogéologie. Un défi hautement pluridisciplinaire et particulièrement stimulant.
Parcours initial : M2 et thèse
Tout commence à Montpellier, avec deux stages autour de l’ophiolite du Semail (Sultanat d’Oman), où il se penche sur les processus minéralogiques liés à la serpentinisation. Ces premiers travaux le mènent à une thèse, dirigée par Isabelle Moretti à l’UPPA (Université de Pau et des Pays de l’Adour), sur l’exploration de l’hydrogène dans le Rift Est Africain et le couplage potentiel avec la géothermie haute température.
Deux post-doctorats : le premier avec IODP puis les Émirats Arabes Unis
Après sa thèse, Gabriel enchaîne deux post-docs riches en expérience :
- Avec IODP France, il embarque pour l’expédition 395 sur le JOIDES Resolution. Deux mois en mer à forer la dorsale nord-atlantique, au sud de l’Islande et au large du Groenland, à la recherche de traces de formation d’hydrogène et de processus de stockage naturel du CO₂ dans les basaltes. Une aventure scientifique et humaine inoubliable.
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Semail – Emirats Arabes Unis
À la faveur d’une collaboration entre l’UPPA et RAKGas, il part sur le terrain dans la partie nord de l’ophiolite de Semail pour évaluer le potentiel en hydrogène naturel et en carbonatation des roches ultramafiques. Cette mission aboutit à deux articles l’un publié l’autre en cours de rédaction.
Souvenir de chercheur
« Depuis mon enfance, je suis passionné par les volcans. Je construisais des maquettes, je collectionnais les cailloux que j’allais chercher dans les champs labourés de ma famille… Et maintenant, j’en fait mon métier et j’ai agrandi ma collection de minéraux. »
Gabriel garde aussi en mémoire l’émulation incroyable vécue à bord du JOIDES Resolution : une aventure collective, intense et inoubliable, entouré de chercheurs du monde entier, partageant leurs expertises autour des mêmes carottes de forage.